Changement SIGB = mécontentement du personnel

Cet été, j’ai pris note que le réseau de l’Université du Québec avait annoncé le remplacement du SIGB utilisé par l’ensemble des bibliothèques du réseau à l’exception de l’UQÀM et de la TELUQ. Le choix s’était arrêté sur ALEPH, qui est un produit notamment employé à McGill pour les habitués de ses bibliothèques.

Depuis le 4 septembre dernier, le nouveau catalogue de l’UQ est en service. On parle ici d’un catalogue commun aux différents établissements de la province et qui permet d’obtenir des résultats de recherche dans l’ensemble du réseau à partir du même OPAC.

J’ai eu plusieurs échos cet automne sur le mécontentement du personnel à propos des nombreuses modifications qui devaient être apportées au paramétrage du SIGB. La liste des changements souhaités par le personnel était longue et j’ai choisi de ne pas la rendre publique.

Vendredi dernier, j’ai pris connaissance d’une production vidéo des employés de la bibliothèque de l’UQTR, qui de façon humoristique, ont exprimé leur frustration avec ALEPH.

Cette expression artistique, qui fait rire, peut donner des sueurs froides à un futur bibliothécaire qui s’oriente vers les tâches de « paramétrage » du SIGB. 😉

4 commentaires sur “Changement SIGB = mécontentement du personnel

  1. Eh ben dis donc! Il aurait mieux valu de se mieux renseigner avant de bloguer (ou de débloguer, devrions-nous dire!). Surtout que l’art du bibliothécaire repose sur la gestion de l’information. On a ici un cas bien amusant!

    Primo, dans tous changements il y a des mécontents. Même la saveur du café instant peut génèrer des plaintes! Hélas, la routine et la SENSATION de sécurité vont toujours de pairs. Noter l’emphase sur le mot sensation. On pourrait faire des doctorats sur la résistance aux changements sur la chose dans certaines strates du milieu! Ce qui ne fait pas d’un changement une mauvaise chose. Surtout quand le système quitté est plutôt, disons, incomplet.

    Secundo, fusionner 8 (huit) catalogues en un seul ET faire le passage d’un système incomplet et pas kasher en terme de normes internationales (Manitou, héritier de BADADUQ) à un système sophistiqué comme Aleph EN MOINS D’UN AN (montre en main!) relève plutôt de la performance remarquable qui pourra sans doute servir à d’excellents articles que les étudiants de l’EBSI feront semblant de lire pour leur travaux. A titre d’exemple, McGill aura pris près de 3 ans pour le même processus, sans devoir fusionner quelque base que ce soit, que je sache! Chapeau à l’équipe de Trois-Rivières et aux différents intervenants.

    Tertio, l’outil que nous avons quitté a fait gémir les mêmes personnes ilm y a quel;ques années. Évidemment, on s’accommode toujours bien de ce que l’on connaît (ou fini par connaître) et c’est la raison pour laquelle ma grand-mère a eu beaucoup de mal à s’adapter au téléphone à clavier. Ce qui ne fait pas du passage aux lignes TouchTone un mauvais changement.

    Et finalement, mettre la main sur une (effectivement longue) liste de desiderata et prétendre avoir ainsi identifié des bogues systèmes générateurs de frustrations, ce n’est pas très subtil et c’est faire preuve d’un sérieux manque de psychologie. Demandez les opinions de 80 tékaires et vous aurez 2739305 suggestions diverses.

    Mais évidemment, a beau mentir qui blogue de loin! Comme quoi les bubulles technologiques ne protègent pas contre l’ignorance…

  2. Bonjour Patrick,

    Je ne sais d’où viennent tes échos, mais certaines précisions s’imposent quant au passage à Aleph.

    OPAC

    Il est bien probable que si tu as parlé uniquement à des bibliothécaires de référence, ils t’aient fait part d’une certaine insatisfaction. Pendant la session d’automne, ce mécontentement était en partie justifié, le calendrier de transition très serré ne nous ayant pas permis de peaufiner l’interface autant que nous l’aurions voulu. Cependant, nous avons depuis parcouru pas mal de chemin, et ce n’est pas fini. La liste de souhaits que tu mentionnes ne porte d’ailleurs que sur l’OPAC.

    Catalogage et acquisitions

    Nos données bibliographiques ont été fusionnées et enrichies, un gain majeur par rapport à nos catalogues auparavent isolés. Notre base étant maintenant conjointe, le personnel du catalogage de toutes les institutions forme aujourd’hui une méga équipe beaucoup plus efficace qu’avant: en effet, une notice traitée à l’UQTR, par exemple, sert aussi aux documents de l’UQAR, il n’y a que quelques ajouts mineurs à y apporter. Les équipes techniques ont d’ailleurs fait preuve d’un désir d’harmonisation dans les pratiques de catalogage et d’une curiosité envers le nouveau SIGB surprenants.

    Prêt

    Cette équipe aussi s’est ajusté très vite à Aleph. Évidemment, la configuration n’était pas parfaite au début, mais le nouveau système fait aujourd’hui partie des moeurs et répond très bien à nos besoins.

    Conclusion

    J’ai pour ma part fait pas mal de paramétrage, et c’est toujours satisfaisant quand on parvient à régler un problème ou répondre aux demandes du personnel. Bien entendu, pour exercer ce métier, il faut savoir mettre la main à la pâte et surtout faire face à l’adversité.

    Tout n’est pas parfait dans le meilleur des mondes, mais je peux t’assurer que l’équipe de l’UQTR a fait – et continue de faire – un travail hautement professionnel, avec un dévouement incroyable.

    La façon dont le personnel du service technique et du comptoir du prêt s’est adapté au changement a dépassé nos espérances. Les seuls à nous faire jouer sans arrêt la cassette « c’était mieux avec Manitou » ont été les bibliothécaires de référence. Avoir un esprit critique, c’est bien. Faire preuve de jugement et savoir regarder devant, c’est mieux.

    Ce que je retiens de toute cette aventure, c’est que les bibliothécaires sont souvent ceux qui font le preuve de plus de résistance au changement. Pouvons-nous vraiment nous permettre cela aujourd’hui?

    Lino Tremblay
    Bibliothécaire-coordonnateur, Service de la gestion documentaire
    Université du Québec à Rimouski

  3. J’ai préféré laisser la poussière retomber quelques jours avant de répondre…

    J’aimerais simplement clarifier que dans aucun cas mon texte ne prend position en faveur des « critiques » malgré le fait de la mentionner, accorde de l’importance à ceux-ci.

    De plus, comme je le mentionne à la fin du texte, mes intérêts s’orientent vers les emplois entourant le « paramétrage ». Donc, je me sens plus près de ceux qui ont eu la tâche fastidieuse d’implanter Aleph.

    Cependant, pour ne pas me mettre les critiques à dos, je crois important de considérer l’opinion et l’expertise des utilisateurs comme les techniciens et techniciennes ainsi que les bibliothécaires au moment d’implanter un SIGB.

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