L’intégration du partage de Google+ au service Google Reader et l’élimination subséquente des fonctions sociales du service sont une erreur de la part de Google à mon avis.
L’arrivée massive des blogues a donné naissance à des agrégateurs de flux RSS comme Google Reader. Il est notamment devenu nécessaire pour se tenir informé des nombreuses mises à jour de ces sites. J’avais une préférence pour Google Reader dans cette catégorie d’outil, parce qu’il permettait de lire et de scanner rapidement le contenu et lire seulement ce qui nous intéressait. Contrairement aux médias traditionnels, l’agrégateur me permettait de choisir mes sources et d’en ajouter ou d’en éliminer selon mes intérêts.
En 2009, Google Reader ajoute des fonctions de partage et de suivi des autres utilisateurs du service. Sans s’en apercevoir, Google venait d’offrir la capacité de créer une lecture sociale du web à ses utilisateurs. Car contrairement aux autres outils de réseautage social qui existent (Facebook, Twitter, Linkedin, etc.), Google Reader permet à l’utilisateur de lire le contenu directement dans l’outil. Pas besoin de cliquer sur les liens et d’ouvrir la page. De plus, il y avait une valeur ajoutée de savoir que la personne est probablement abonnée à cette source et ne partage pas un lien au hasard juste parce que le titre l’interpelle comme ça l’arrive trop souvent sur Twitter.
Je disais à la blague sur Twitter que j’allais perdre mon “CFD Daily”, mais c’est exactement ce que Google Reader m’offrait. À tout moment, quand j’ouvrais cet outil, je pouvais rapidement feuilleter le contenu de mes abonnements, mais aussi celui des gens auquel j’étais abonné. De cette façon, j’étais tenu au courant de ce qui se passait dans l’univers d’Apple et du développement d’outils web grâce à Carl-Frédéric De Celles, mais aussi des dernières absurdités du web via Debbie Rouleau et Bob Goyetche.
Évidemment, quelqu’un aurait pu remarquer mon intérêt pour le livre numérique et la question des données ouvertes en lisant ce que je partageais. Le plus intéressant, c’est quand j’étais abonné au même RSS que quelqu’un, je pouvais voir ses commentaires au moment de lire l’article si cette personne était passée avant moi.
Cette année, j’ai donné plusieurs conférences et formations sur le livre numérique. Dans ces présentations, je mets l’emphase sur la métamorphose du concept de la lecture vers une lecture numérique. Ce que je réalise ce matin, c’est que Google a éliminé mon expérience de lecture sociale du web et ce n’est pas Google+, Twitter ou Facebook qui va la remplacer. J’ai présentement plus tendance à regarder des services comme Instapaper qui offre un réseau social de lecture ou des applications comme Flipboard qui se base sur les liens partagés sur Twitter et Facebook. Mais ça ne sera pas pareille, parce que Google Reader m’offrait le contenu à la source même des gens en qui j’ai confiance et par à un niveau préfiltré comme va m’offrir Google+.